Royal

À la faculté de droit de l’Université de Montréal, tous les coups sont permis. Tu viens de commencer ta première session et il n’y a pas une minute à perdre : si tu veux un beau poste à la fin de tes études, il te faudra un beau stage au barreau, et si tu veux un beau stage au barreau, ça te prendra une belle moyenne au baccalauréat, et si tu veux une belle moyenne au baccalauréat, tu devras casser des gueules. Parce qu’ici, on ne s’élève pas au-dessus de la mêlée en étant gentil·le.

Être gentil·le, c’est se vautrer dans la médiocrité, et tu n’aimes pas la médiocrité, tu piétines la médiocrité. Tu es là pour dominer la montagne, et le début des cours signifie le début du carnage.

Mettant en scène le monde sans pitié des étudiant·e·s en droit, Royal, le deuxième roman de Jean-Philippe Baril Guérard, a remporté le Prix littéraire des collégiens en 2018. L’auteur, reconnu pour décrire les milieux toxiques avec un flamboyant cynisme, y décortique de manière incisive l’absurde sentiment de supériorité naturelle des classes dominantes. Après le succès retentissant de la version théâtrale de Manuel de la vie sauvage (2021), Jean-Philippe Baril Guérard renouvelle sa collaboration fructueuse avec notre codirecteur artistique Jean-Simon Traversy, qui partage cette fois la mise en scène avec la chorégraphe Virginie Brunelle. Une distribution entièrement formée de jeunes finissant·e·s des écoles de théâtre incarnera avec fougue ce portrait cinglant de l’obsession de la performance, gravitant autour d’un antihéros détestablement séduisant, au narcissisme décomplexé. Royal a l’ambition de bousculer quelques codes de la représentation théâtrale : soyez averti·e·s.